La Pologne privilégie la stabilité, l'Or en priorité
Lors d’une conférence de presse, Adam Glapiński a défendu la politique prudente de la banque centrale polonaise en expliquant que tout actif inclus dans les réserves du pays devait être « absolument sûr ». Il a pris l’exemple de l’or, un actif tangible et historiquement stable, qui a permis à la Pologne d’augmenter la valeur de ses réserves de 22 % en un an.
À l’inverse, Bitcoin est perçu comme imprévisible. « Vous pouvez en acheter beaucoup et gagner énormément, tout comme vous pouvez tout perdre. Nous préférons miser sur des actifs dont la valeur est certaine », a-t-il affirmé. Cette déclaration s’inscrit dans la lignée des décisions adoptées par la majorité des banques centrales, qui privilégient la stabilité financière et la liquidité de leurs réserves.
Une prudence partagée par l’Europe, mais pas par tout le monde
Le positionnement polonais n’est pas isolé. Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a également rejeté l’idée d’intégrer Bitcoin aux réserves de la zone euro, insistant sur la nécessité d’actifs liquides et sécurisés.
La BCE, comme la plupart des institutions financières traditionnelles, considère que Bitcoin n’offre pas encore les garanties nécessaires en matière de stabilité et de régulation.
Pourtant, de l’autre côté de l’Atlantique, le débat évolue différemment. Aux États-Unis, l’administration de Donald Trump a mis en place un groupe de travail pour explorer la possibilité de constituer une réserve en Bitcoin.
Plusieurs États américains envisagent même d’adopter des législations en faveur d’une inclusion progressive du BTC dans leurs fonds stratégiques. Toutefois, cette initiative reste fortement controversée, et de nombreux économistes et responsables politiques s’y opposent fermement.
Bitcoin : Un débat qui ne fait que commencer ?
Bien que Bitcoin soit encore loin de convaincre la majorité des banques centrales, le simple fait que son rôle en tant que réserve potentielle soit discuté est déjà une avancée.
Il y a quelques années encore, les institutions financières le considéraient uniquement comme un actif spéculatif utilisé par des criminels et des organisations illégales. Aujourd’hui, bien que les réticences persistent, Bitcoin est perçu comme un acteur sérieux du paysage financier global.
Si la Pologne campe sur ses positions, d’autres pays pourraient progressivement changer d’avis en fonction de l’évolution du marché et des régulations. El Salvador, qui a déjà fait de Bitcoin une monnaie légale, continue par exemple d’accumuler du BTC dans ses réserves nationales, misant sur une adoption croissante et une augmentation de la valeur à long terme.
L’avenir dira si les banques centrales maintiendront leur posture conservatrice ou si, sous la pression des innovations financières et de la démocratisation du Bitcoin, elles finiront par revoir leurs stratégies d’investissement.