MiCA pousse Tether à abandonner l’EURT : Un tournant pour les stablecoins en Europe
La fin de l’EURT : Une décision stratégique sous pression réglementaire
Tether, l’émetteur leader des stablecoins, a annoncé la fin programmée de son stablecoin EURT adossé à l’euro. Ce retrait survient alors que la réglementation MiCA (Markets in Crypto-Assets) impose des normes strictes aux émetteurs d’actifs numériques en Europe. Paolo Ardoino, PDG de Tether, a déclaré que cette décision était le résultat d’une réflexion stratégique face à des contraintes qu’il juge restrictives pour l’innovation.
Tether's decision to delist EURt has not been taken lightly, but until a more risk-averse regulatory framework in Europe is in place—one that fosters innovation, offers the stability and protection our users deserve and avoids potential banking systemic risks—we have chosen to… https://t.co/WQWAeMwpbD
— Paolo Ardoino 🤖🍐 (@paoloardoino) November 27, 2024
L’EURT, avec une capitalisation modeste de 27 millions de dollars, n’a jamais su s’imposer face à des concurrents comme l’EURC de Circle. En conséquence, Tether préfère concentrer ses efforts sur des initiatives conformes à MiCA, comme le lancement de l’EURQ via Quantoz Payments, une solution compatible avec la réglementation européenne.
Impact sur le marché des stablecoins
Le retrait de l’EURT marque une étape significative dans l’évolution des stablecoins en Europe. Tandis que Circle, concurrent direct, revendique déjà sa conformité, Tether adopte une approche plus prudente en investissant dans des solutions alternatives. Ce repositionnement pourrait redéfinir le paysage des actifs numériques en Europe, où les stablecoins euro peinent encore à rivaliser avec l’omniprésence des stablecoins en dollars.
Un signe des défis posés par MiCA
Cette décision met également en lumière les tensions entre innovation et régulation. MiCA, conçu pour protéger les investisseurs et stabiliser le marché, impose des exigences strictes qui risquent de freiner certains acteurs majeurs. Cependant, en favorisant des produits conformes, ce cadre réglementaire pourrait à terme renforcer la crédibilité et la durabilité des actifs numériques sur le marché européen.
Hong Kong : Une exonération fiscale pour attirer les capitaux crypto
Une proposition ambitieuse pour un hub financier mondial
Hong Kong a dévoilé un plan audacieux visant à exonérer de taxes les gains issus des investissements crypto et autres actifs financiers. Cette réforme cible les family offices, les fonds spéculatifs, et les investisseurs institutionnels, avec pour objectif de renforcer la position de la région comme hub financier offshore.
Dans un contexte de compétition accrue avec Singapour et la Suisse, Hong Kong espère séduire les capitaux internationaux grâce à une fiscalité attractive. Le gouvernement prévoit notamment d’étendre ces avantages fiscaux aux fonds spécialisés dans les actifs numériques, consolidant ainsi le rôle de la ville comme centre mondial des cryptomonnaies.
Un atout stratégique pour les actifs numériques
Cette initiative intervient alors que Hong Kong cherche à s’imposer comme un acteur clé du marché crypto. Avec déjà 2 700 family offices basés sur son territoire, l’exonération fiscale pourrait booster les flux de capitaux vers les ETF locaux, encore modestes en termes de liquidités. Patrick Yip, expert fiscal chez Deloitte Chine, estime que cette réforme pourrait attirer davantage d’investissements vers les actifs numériques, qui représentent déjà jusqu’à 20 % des portefeuilles de certains investisseurs locaux.
Vers une concurrence accrue avec Singapour et la Suisse
Alors que Singapour domine actuellement le marché régional grâce à des structures fiscales flexibles, Hong Kong semble déterminé à rivaliser. Cette réforme fiscale pourrait redistribuer les cartes en Asie, en renforçant l’attractivité de Hong Kong pour les investisseurs cherchant un environnement fiscal compétitif.
Maya Parbhoe : Le Bitcoin pour transformer le Suriname
Une vision audacieuse pour une nation Bitcoin
Au Suriname, Maya Parbhoe, candidate à la présidence, propose une révolution économique et politique en misant sur le Bitcoin. Inspirée par l’expérience du Salvador sous Nayib Bukele, elle ambitionne de faire du Suriname une nation Bitcoin, en s’appuyant sur la transparence et la décentralisation pour lutter contre la corruption et les inégalités.
Issue d’une famille marquée par des scandales politiques et économiques, Parbhoe voit dans le Bitcoin un outil de transformation profonde. Elle propose notamment de créer un fonds souverain financé par les ressources naturelles du pays, adossé au Bitcoin, pour redistribuer les richesses de manière équitable et transparente.
Une alternative aux systèmes traditionnels
Parbhoe critique le rôle des institutions financières traditionnelles, accusées de manipulation et de manque de transparence. Elle envisage une refonte totale du système financier du Suriname, en construisant une infrastructure basée sur la blockchain.
Ce modèle vise non seulement à renforcer la souveraineté économique du pays, mais aussi à inspirer d’autres nations confrontées à des défis similaires.
Une source d’inspiration mondiale
En adoptant cette stratégie, Maya Parbhoe pourrait placer le Suriname sur la carte des nations crypto-innovantes. Son approche, mêlant pragmatisme économique et vision philosophique, illustre le potentiel du Bitcoin comme catalyseur de changement sociétal. Si elle réussit, son exemple pourrait encourager d’autres pays à explorer des modèles similaires pour surmonter leurs propres crises économiques et politiques.
Sources : Tether, Maya 2025, The Plan, Reuters